6480.001.- Fameux disparus: 1990-1999

Il est le père d’Emmanuel (Toto) Constant, fondateur du FRAPH, un groupe paramilitaire qui terrorisait les sympathisants LAVALAS après le coup d’état du 30 septembre 1991, et frère de Mgr Emmanuel Constant, évêque des Gonaives (1966-2003).

Allié de François Duvalier, il fut plusieurs ministre de la justice et représenta le gouvernement près du Saint-Sièege.

Sa dernière grande démarche politique remonta à l’année 1985 quand il créa un parti politique dénommé « Parti Nation Progressiste »

Le 11 septembre 1993, un an et quatre mois après le meurtre de son frère Georges (‡ 26 may 26, 1992), Antoine izmry a été lui-même assassiné en plein jour par un escadron de la mort composé de 10 hommes armés liés à l’armée et à la police d’Haïti. Lors d’un service religieux en l’honneur des victimes du massacre de Saint-Jean-Bosco en 1988, il a été trainé hors de l’église, forcé de s’agenouiller dans la rue et tué d’une balle à la tête malgré la présence de journalistes nationaux et internationaux et des représentants des droits de l’homme.

Une enquête internationale de l’ONU avait conclu plus tard que le plan élaboré d’assassinat d’Antoine Izméry n’aurait pas pu être exécuté sans la complicité, sinon la participation, de haut placés des forces armées haïtiennes et assimila ce meurtre à une « Exécution extrajudiciaire »:

En 1995, des membres du groupe paramilitaire FRAPH et de l’armée dont Michel François, Jodel Chamblain (condamnés plus tard pour son rôle dans le massacre de Raboteau en l’année 1994, au cours duquel une vingtaine de personnes ont trouvé la mort), Joanis Jackson (refugié aux USA, il fut expulsé en 2002 pour exécuter sa peine. Il arriva à échapper de la prison durant la rébellion contre le président Jean-Bertrand Aristide), ont été condamné par coutumance aux travaux forcés à perpétuité pour cet assassinat.

Le 26 mai 1992, vers 18 heures, Georges Izméry ferma les portes de son établissement commercial à deux pas d’un grand commissariat de police, traversa le boulevard pour se rendre à son automobile garée à quelques pas. Lorsqu’il se préparait à ouvrir la portière de sa voiture, un civil armé s’approcha et lui enfila plusieurs balles. La première l’atteignit à l’épaule droite près du cou. Georges s’affaissa. L’agresseur continua à lui tirer dessus avant de se rendre au commissariat mentionné plus haut appelé populairement « Cafeteria » sans aucune inquiétude, et ce, malgré les nombreux témoins présents, principalement des passants et des vendeurs de rue. Une personne proche de la famille était également présente sur les lieux du crime.

Un an et quatre mois après ce meurtre, son frère Antoine Izméry sera assassiné lui aussi en plein jour.

Un rapport de la Commission Inter-Américaines des Droits Humains rapporta que des jours avant l’assassinat, « le domicile de Georges Izméry avait été perquisitionné par des policiers sans mandat de perquisition. La domestique a été battue et emmenée en prison. Elle a été libérée la nuit même sans qu’aucune raison ne lui soit donnée pour sa détention. »

Lors des funérailles, relate ce même rapport, « un groupe d’hommes lourdement armés et équipés de systèmes de communication sophistiqués ont essayé de pertubé la cérémonie Le cortège funèbre a été dispersé et certaines personnes ont été arrêtées et battues. » (CIDH. “Report No 11/94.” Haiti 11.128, 1 Feb. 1994, www.iachr.org/annualrep/93eng/Haiti.11128.htm.)

Délaissant l’atelier d’art et ses mentors en 1966, il se laissa aller en menant une vie de bohémien et de vagabond. Quand il reprit timidement ses pinceaux trois ans plus tard, il mit à profit ses expériences dépeignant nos compatriotes, sur les plus infortunés qu’il a côtoyés pendant son lapsus.

Il laissa ce monde et ses misères un jour de septembre de l’année 1990.

Il travaillait alors sur un projet de loi qu’il devait présenter au parlement. Cette loi se proposait de séparer la police des Forces Armées d’Haiti (FAdH), et faire du ministre de la justice le chef hiérarchique de la nouvelle force de police. Son chauffeur et son garde de corps ont été également tués durant l’embuscade.

• Caraïbe : poème .- Port-au-Prince : Editions Mémoire, [1995]
• Et caetera .- [Port-au-Prince] : Atelier Fardin, 1974
• Il faut des fois que les dieux meurent : nouvelles et récits . — [Port-au-Prince, Haiti] : R. Philoctète, [1992]
• Herbes folles. — Port-au-Prince, Haïti : [s.n.], 1982.
• Le huitième jour . — Port-au-Prince : Éditions de l’an 2000, [1973].
• Monsieur deVastey : théatre. — Port au Prince : Éditions Fardin, [1975].
• Le peuple des terres mêlées : roman. — Port-au-Prince : Editions H. Deschamps, [1989].
• Une saison de cigales : [roman]. — [Port-su-Prince] : Editions Conjonction, Institut Francais d’Haïti, [1993].
• Les tambours du soleil. — Port-au-Prince : Imprimerie des Antilles, 1962.

Victime d’un assassinat qui eut lieu trois jours auparavant perpétré par des éléments du secteur duvaliéristes qui n’avait pas désarmé ou ne s’était nullement résigné à ne plus mener le jeux politiques en Haïti, et qui ciblait le CEP par ses critiques acerbes, Serge Villard avait été également un des membres de l’Assemblée Constituante de 1987 et perçu comme le père de l’article 291 de la Constitution de 1987 qui interdisait aux personnes étroitement liées au regime des Duvalier d’exercer une fonction électorale pendant 10 ans à partir de la publication de la Constitution. Cette attaque avait été interprétée comme un avertissement au Conseil d’État qui déjà recevait des menaces que recevait suite à son refus d’avaliser la nomination par le président Trouillot de Violène Legagneur au poste de ministre des Finances.

Il a été bruit que le père Vincent devint la cible des alliés des putschistes de l’époque (Voir: 30 septembre 1991) et leurs alliés parce qu’il était un ami proche, un partisan du président en exil, Jean Bertrand Aristide. Il était, de surcroit, mal vu par les grands propriétaires fonciers (grandons) du Nord-Ouest qui considéraient son travail comme un obstacle à leur plan de spoliation.

Ses assassins n’ont jamais pu être identifiés.